Les médecins la prennent rapidement en charge, et je reste comme un con à attendre une amélioration. L'un d'eux m'a dit qu'il fallait être patient et qu'elle allait s'en tirer, mais je n'en croirai rien sans le voir de mes propres yeux. Ils m'ont proposé d'aller parler à quelqu'un, aussi. J'ai refusé, je veux rester à son chevet.
J'attends qu'elle se réveille, peu rassuré malgré les machines qui bipent dans la chambre.

Une larme coule sur ma joue. J'ai déjà vécu ça. Pas de la même façon. Je me souviens de la fois où j'étais à l'hôpital pour ma joue, ce qui ça était passé dans ma tête... Dois je en parler ? J'ouvre les yeux, et je reprend ma respiration. Je grimace en sentant la même douleur au niveau de mon ventre. Je remarque Matthias.

" Tu es là... Tu n'étais pas obligé de rester avec moi, tu sais... "

Somnolent à force d'attendre, je sursaute légèrement en entendant Léa. Je souris, heureux qu'elle parle à nouveau. D'accord, elle est pas morte, mais... Elle aurait pu.

"Hm ? Bien sûr que je suis là, je t'aurais pas abandonnée après ça... Tu te sens mieux ? Ça m'a fait tellement peur !"

Je cligne des yeux, comme pour me refaire à la vie... Je souris à Matthias...

" Merci... Tu es trop gentil Matthias... Oui je me sens mieux, mais... dis je coupée par une grimace de douleur, mais... J'ai encore mal quand même, mais je me sens vivre... "

Je me penche vers elle quand elle grimace.

"Tu veux demander des anti-douleurs ?"

Je soupire.

"Je te dis pas comme c'était long, d'attendre que tu te réveilles... J'avais peur d'être trompé par les médecins. En tout cas, repose toi. Reste dans ton lit et ne cherche pas à faire quoique ce soit. "

Je lui souris gentiment.

" Je ne sais pas trop... Si tu penses que j'en ai besoin... J'ai eu peur aussi, j'ai eu peur de ne plus pouvoir te voir... "

Je prends sa main dans la mienne, la sienne est plutôt froide. Je lui dis en riant.

"C'est pas à moi de décider, mais à toi. L'important, c'est que tu sois là, entière !"

Je serre de ma main glacée la main de Matthias et je lui dis.

" Pour le moment je ne pense pas, mais si j'en ai besoin je demanderai à l'infirmière scolaire... "

Entière oui, traumatisée, encore plus. J'hésite à en parler à Matthias, mais après tout, il a tout fait pour moi, mais j'ai peur, et j'ai l'impression que ça se voit à mon expression...

Je sais pas ce qu'elle pense de tout ça. Si elle va bien, mal, ou pire que mal. Bien, on peut rayer directement, mais ça ne dit pas l'ampleur des dégâts.

"Dis... Comment tu te sens ? Pas physiquement, mais mentalement. Me répond pas un truc positif, ta tête indique carrément le contraire."

Les paroles de Matthias me montre bien que mon expression montre toute ma peur. Je deviens blanche comme un linge.

" Je... Je vais bien, je t'assure... dis je tremblante. "

Je voulais me lancer, lui dire, mais je n'en ai pas eu la force...

Je fronce les sourcils. Je veux pas la forcer à parler, mais qu'elle ne mente pas, au moins... Après, je peux comprendre sa réaction.

"Ah ouais ? T'es pâle comme une morte, et là, tu trembles. S'il te plait, ne mens pas... Tu peux tout me dire, profites-en !"

Je me met assise dans mon lit, les larmes coulent sur mes joues... Je suis donc si pâle que ça ? De toute façon, je savais tout de même qu'il me dirait ça...

" Tu sais, je t'ai dit que j'étais aller à l'hôpital et qu'on m'a recousu la joue, j'avais perdu connaissance, mais, il s'était passé quelque chose dans mon esprit... Et là c'est arrivé encore une fois... "

Je veux la serrer contre moi, mais sa blessure m'empêche d'agir librement. J'ai peur de lui faire mal, même si ce n'est qu'un léger câlin.

"Et qu'est-ce que c'est ? C'est ça qui te fait peur ?"

Je ne peux m'empêcher de fermer mes yeux pour me remémorer l'horreur qui c'est passé dans mon esprit. Je ne peux pas non plus m'empêcher de pousser un gémissement, semblable à ceux que je poussais dans la rue quand ce gars s'en ai pris à Matthias et à moi. J'ouvre mes yeux désormais inondés de larmes qui coulent sans s'arrêtées, sur mes joues pâles. Je respire et explique lentement à Matthias.

" A chaque fois, je tombe dans un trou noir. Il y a tout en haut cette pointe de lumière qui tente de me rassurer mais en vain. Je continue de tomber, loin de la vie, et tout à coup, plus rien. Je flotte dans le noir, je ne suis plus qu'une âme vide. Et j'entend cette voix qui me crie : '' Tu es morte, ton âme est vide, bienvenue en enfer... ! ". Et là, c'est toujours à ce moment que je pousse un cri intérieur, un cri de peur, et je me réveille. "

Son gémissement me glace le sang. Il me ramène à notre malchance de toute à l'heure, qui m'a pas mal touché même si je n'en dis rien. S'il n'y avait pas eu ce coup de couteau, ça ne m'aurait pas fait le même effet. Je ris un peu en entendant son étrange description.

"Ecoute pas cette voix, tu ne finiras jamais en enfer ! Je serais toujours là pour te récupérer dans cette noirceur."

Je m'aventure à lui faire un câlin qui ne dure pas, pour ne pas l'incommoder ou raviver la douleur.

Son rire me rassure vraiment. Je me sens mieux de lui en avoir parler. Il a eu raison de me forcer. Oui, je sais, je le sens qu'il sera toujours là, je sens au fond de moi que Matthias est le meilleur amoureux que j'aurai dans toute ma vie...

" Oui, je ne ferai que t'écouter toi... "

Je me laisse câliner et prolonge même le câlin, qui me fais beaucoup de bien...

Je la garde dans mes bras tant qu'elle le souhaite, sentir la chaleur de son corps me rassure comme jamais.

"Oh, tu sais, faut quand même faire gaffe ! En tout cas, compte sur moi pour te sortir de tes peurs..."

Je pose avec douceur mes lèvres sur les siennes.

" On verra... Dans tout les cas, je t'aime de tout mon cœur... "

Je lui rends le baiser avec joie et délicatesse.

"Je t'aime aussi, et ce pour très longtemps !"

Je reçois le baiser de Matthias avec bonheur. Puis je me recule doucement et lui demande.

" Dis, est-ce que tu sais quand je pourrais quitter l'hôpital... Ça va être long sans toi... "

Je regarde vers la porte si un infirmier arrive. Personne. Je me tourne vers elle et hausse les épaules.

"Je sais pas. Je viendrai te voir tous les jours, en tout cas. Dès que j'aurais du temps libre ! Tu veux que j'aille voir ?"

Je hocha la tête en souriant.

" Merci Matthias, je me sentirais moins seule du coup. Oui, je veux bien... "

Je me lève et sors de la chambre pour aller demander à quelqu'un. Rapidement, je trouve un infirmier au courant du cas de Léa. Sa réponse ne me satisfait pas totalement, ça va être long... Je retourne dans la chambre et annonce directement la couleur.

"Une semaine, maximum. Après, s'il y a une amélioration rapide, ce sera moins long."

Je soupire, mais répond tout de même gentiment.

" Tant pis, c'est long, ça c'est sûre... "

Je me rassois à la chaise qui se trouve près du lit.

"Oui... Mais comme je te l'ai dis, je passerai te voir. T'as des idées de comment t'occuper ?"