Il contemple le linge tourner et tourner d'un air maussade. Les yeux peuplés des fantômes de son passé. Les nouveaux souvenirs s'y mêlent tous plus désagréables les un que les autres. Le sol froid des pavés se mélange à la douceur des draps en soie. Les dernières nuit qu'il a passé n'étaient qu'un rêve qui maintenant lui laisse un goût amer en bouche. Une lueur d'espoir qui n'en était pas une. Combien de fois à t il déjà souffert de la fausse sympathie des gens, ceux qui vous offre un sourire faussement désolée avant de passer leur chemin, se sentant deculpabilisé pour le reste de la journée. Il la croyait differente. Elle n'était qu'une erreur de plus, et il était fatigué d'y croire.
Et le linge s' arreta de tourner, devenu parfaitement blanc. Si ses souvenirs pouvait etre effacés. Si ses pensées pouvait redevenir blanche comme neige, lavées de toute cette tristesse. Il donnerait tout pour avoir le droit de recommencer.
Mais il ferme les yeux, encore une fois. Une larme perle sur sa joue, encore une fois, il ne les comptes plus. Il récupère le linge et laisse tomber une pièce sur le comptoir, sans entendre le remerciement il continue sa route.
L'âme sans vie déambule à travers les ruelles, trouve un bâtiment grisonnant, suffisamment haut à ses yeux. Il y grimpe.